L’espace Kiosque KerBabel aux Indicateurs : le principe
Le Kiosque KerBabel aux Indicateursest conçue comme un cadre de méta-informations permettant un « dialogue sur les indicateurs ». Elle permet ce dialogue en présentant le « Profil » de chaque catégorie d’information qui, en partie, dépend de façon dynamique des contributions faites par les parties prenantes (en tant qu’utilisateurs de la KIK) dans leurs processus de délibération.
La multiplicité des dimensions de la réalité et des points de vue pour les appréhender appelle une démarche multicritère dialogique de traitement des incertitudes et de solution (temporaire) des problèmes. Tout problème de choix est situé dans un contexte spatio-temporel, social, institutionnel… qui détermine la pertinence d’une information (scientifique ou profane) « générique » ou obtenue dans un autre contexte pour le problème en vue. Chaque information, en tant que porteuse d’une intention de communication sur le monde, aura toujours deux natures indissociables : épistémologique et normative. Ces deux aspects doivent pouvoir se retrouver dans un processus d’évaluation de la qualité de la connaissance.
La science post-normale ouvre la possibilité d’une compréhension collective d’un problème complexe par l’intermédiaire de discussions interpersonnelles, et lance ainsi le défi de la construction des outils adéquats à la poursuite de la qualité de la connaissance par l’intégration des différents points de vue (O'Connor, 1999, Douguet et al., à paraître, van der Sluijs et al., à paraître).
Dès que la perspective d’une appréhension collective est proposée, la question de la qualité relative des apports des différents participants à la solution d’un problème se pose. Toutes les informations n’ont pas le même statut. L’opinion, le biais volontaire ou involontaire, la méconnaissance et l’avis éduqué ou expert, l’idéologie et la référence à une base de connaissances largement partagées dans une communauté de pensée et d’attitude – tout cela doit trouver sa juste place dans le dialogue, si l’ambition est de poser les bases de celui-ci sur des critères de qualité procédurale solides. La pluralité ne signifie pas que toutes les perspectives sont équivalentes, comme le soulignent Van der Sluijs et al. (à paraître), mais tout au contraire, la question qui se pose concerne la manière dont est évalué l’intérêt des différents apports.
Dans le cadre plus large de l’approche dialogique proposée, la dimension contextuelle de l’incertitude peut être appréhendée à l’aide de l’outil appelé le Kiosque Kerbabel™ aux indicateurs (KIK). Cet outil a pour objectif d’organiser et de rendre disponibles les informations concernant les indicateurs aux usagers, tout en permettant l’intervention des acteurs dans le dialogue autour de la pertinence de l’indicateur pour le problème étudié (O’Connor, 2004, Douguet et al., à paraître). En d’autres termes, la KIK permet de choisir (ou construire) l’information qui est pertinente pour une situation réelle donnée.
La démarche d’évaluation de la Matrice Kerbabel™ de Délibération offre l’opportunité de stocker des indicateurs dans un mini Kiosque aux Indicateurs, et d’en choisir pour colorer les cellules et donc pour délibérer. Le mini-Kiosque aux indicateurs offre un nombre restreint de champs de méta-information : l’acronyme, la description de l’indicateur et des commentaires. L’utilisation de la mini Foire aux indicateurs que sera faite dans les cas d’études (aire 4 et 7) montrera son intérêt particulièrement important pour le processus délibératif.
Lors du processus d’évaluation délibérative, les utilisateurs ont la possibilité d’enrichir la liste d’indicateurs donnée, et donc de rajouter des indicateurs dans le stock contenu dans le mini Kiosque . Cette possibilité a des avantages et des désavantages.
Si la volonté existe de permettre une caractérisation des différents axes de pertinence de l’incertitude contextuelle d’une information, le Kiosque aux Indicateurs élargie peut être utilisée. La conception de la KKI suit le principe d’une « découverte progressive de l’information ». Pour chaque indicateur, trois niveaux de méta-informations sont prévus (Figure 1):
- au Niveau 1, l’utilisateur peut voir la structure globale et le “Profil” des méta-informations offertes pour un indicateur ;
- au Niveau 2, un formulaire standard est offert pour caractériser les indicateurs, portant sur (a) les considérations techniques et scientifiques de rigueur, de cohérence, de mesure, d’incertitude, de validation et d’interprétation, et (b) les considérations de cohérence, destinées aux utilisateurs, pour définir un problème de décision et pour assister une activité d’apprentissage multi-acteurs. Ce cadre permet aux « producteurs » et aux « utilisateurs » de l’information de formuler des jugements et des commentaires ;
- au Niveau 3, l’utilisateur peut avoir accès à des éléments d’informations supplémentaires.
Figure 1. La structure du Kiosque Kerbabel aux IndicateursTM élargie