L’analyse scientifique pour structurer les parcours de découverte du Jardin Virtuel de la Biodiversité
A. Les huit classes d’écosystèmes
La typologie des écosystèmes proposée dans le Jardin Virtuel de la Biodiversité est le résultat de l’étude des classifications des écosystèmes proposées dans la littérature (Stanners et Bourdeau, 1995, AEE,2008, AEE,1999b, UNEP, 2000, UNDP, UNEP, The World Bank et World Resources Institute, 2001, MEA, 2003).
B. La classification des fonctions environnementales
La notion de « service environnemental » (ou « fonction environnementale ») exprime la capacité des catégories de la biodiversité (à tous ses niveaux : génétique, de l’espèce, de l’écosystème) d’accomplir des services qui contribuent au bien-être humain (directement et indirectement). Tel qu’il est utilisé dans le Jardin Virtuel, ce concept porte au-delà du simple « usage » (en d’autres mots, au delà d’une vision utilitariste), pour décrire l’ensemble des relations entre l’homme et la biodiversité, aussi bien matérielles et spirituelles. Cinq classes de fonctions environnementales ont été proposées par Noël et O’Connor (1998) :
- Source : c’est la fonction de la biodiversité de fournisseur de ressources pour l’activité (économique) humaine : des produits forestiers (e.g., bois, champignons, fruits de la forêt…), poisson, plantes médicinales, pollinisation, contrôle biologique des organismes nuisibles et des maladies, etc. ;
- Puits : cette fonction exprime la capacité de la biodiversité d’absorber, neutraliser et recycler les déchets issus des activités humaines: le rôle du sol et des plantes dans l’absorption du CO2 (en partie d’origine anthropique), le rôle des cycles bio-géo-chimiques d’assurer la qualité de l’air par l’absorption des déchets gazeux et par dilution des polluants, le rôle des zones humides dans la purification des eaux, l’amélioration de la qualité de l’eau par la dégradation microbienne et le recyclage naturel des déchets, l’amélioration de la fertilité du sol par l’activité des invertébrés, etc. ;
- Support de vie : c’est la fonction de la biodiversité qui agit pour maintenir l’équilibre de l’espace de vie pour l’homme et les autres êtres vivants : le contrôle du cycle hydrologique assuré par les forêts, la prévention de l’érosion par fixation par la couverture végétale, etc. ;
- Site : c’est la fonction d’espace physique pour les activités humaines (l’espace physique peut être maintenu comme ressource ou occupé par des activités agricoles, infrastructures de transport…) ;
- Paysage: cette “fonction” est l’expression de la dimension spirituelle de la nature. Il s’agit de la valeur d’existence de la biodiversité, du support que l’environnement peut offrir à des formes sociales et culturelles spécifiques, des convictions éthiques, de l’appréciation esthétique (i.e., la valeur récréative).
C. Les quatre vecteurs de changement
Les principales sources de changement de la biodiversité étudiées dans le projet ALARM sont le changement climatique, les produits chimiques, la perte de pollinisateurs et les invasions biologiques. Chacune représente des changements environnementaux majeurs qui résultent des activités humaines. ALARM développe et teste des méthodes qui permettent l’intégration continue, le long d’échelles différentes de temps et d’espace, de ces pressions, dans le but de produire des protocoles d’évaluation du risque pour la biodiversité à tous ses niveaux : génétique, des espèces, des écosystèmes.