12. Les eaux souterraines

Concernant les eaux souterraines, la grande vulnérabilité des aquifères libres, caractéristique essentielle du fonctionnement hydrologique du bassin, est d'autant plus mise en avant que l'alimentation en eau potable est remise en cause depuis quelques années. L'augmentation des teneurs en nitrates et en pesticides dans ces nappes témoigne de l'impact de l'activité agricole sur la qualité des eaux souterraines. Depuis le milieu des années 90, plus de 50 % des captages AEP du bassin ont été abandonnés, en grande partie pour leurs trop fortes teneurs en nitrates. La nécessité de traitement ou de mélange a découragé les distributeurs d'eau.

La carte ci-dessous montre la situation déplorable jusqu'en 2000 pour certains captages/forages situés sur la nappe d'accompagnement : une augmentation constante de teneurs approchant voire dépassant 50 mg/litre. Dans le captage de La Fontaine de Boine, abandonné, l'exigence réglementaire d'une eau brute inférieure à 100 mg/litres a même pu être dépassée.

La situation des nappes captives varie selon les conditions géologiques (compartiments faillés, drainance). Ainsi, un secteur du Lias en tête de bassin présente des concentrations en nitrates proches de seuils naturels, alors que certains compartiments faillés du même étage dépassent 50 mg/l (forage de La Chancelée).

Evolution nitrates

Source : Commission locale de l'eau, 2001

Depuis 2001, les concentrations sont en général constantes sur ces sites de prélèvement en eaux souterraines. Certains ne sont plus suivis (abandon de captage ou forage).

Les données du réseau régional de suivi de la qualité des eaux souterraines, transmises par le Conseil Régional, confirment cette situation sur les 6 sites actuellement suivis dans le bassin de la Boutonne. Aucune amélioration n'a été constatée dans les dernières années (exemple du forage des fontaines à Asnières-la-Giraud).

Evolution des concentrations en nitrates depuis 2001 dans le forage d'Asnières-la-Giraud

Asnières-la-Giraud

Source : Conseil Régional Poitou-Charentes

Autre exemple de contamination forte, le forage du Gand-Bois-Battu à Vernoux-sur-Boutonne, point de suivi du réseau piézométrique régional, présente des teneurs en nitrates très élevées, sans réelle amélioration depuis quelques années.

Evolution des concentrations en nitrates depuis 2001 dans le forage du Grand-Bois-Battu à Vernoux-sur-Boutonne.

Vernoux

Source : Conseil Régional Poitou-Charentes

Enfin, les prélèvements excessifs dans ces aquifères, notamment captifs, favorisent leur vulnérabilité (drainance liée à des ouvrages non cimentés), et dégradent les conditions de dénitrification souterraine (modification des conditions hydrodynamiques : dé confinement des parties captives par rabattement excessif du flux, circulation trop rapide...). La présence de pesticides dans ces eaux témoigne de leur grande vulnérabilité et de la rapidité de circulation des eaux dans des aquifères au potentiel épuratoire amoindri.