Les Innovations en Marche : la Ville de Demain Comme Solution à la Lutte Contre le Changement Climatique

   Les éco-innovations sont intégrées à nos vies notamment par l'intermédiaire des villes. En effet, celles-ci étant responsable d'une grande part des émissions de gaz à effet de serre (habitat, transport…), la nécessité de créer des "smart cities" s'est vite imposée.

   On se trouve aujourd'hui dans un monde qui change avec de nouvelles problématiques, la principale étant la lutte contre le changement climatique, qui est simplement une question de survie. La population mondiale ne cesse d'augmenter (multipliée par quatre depuis les années 1950) et on assiste à un basculement de celle-ci vers les pays de l'axe sud/est faisant apparaître de nouveaux paradigmes culturels, économiques et climatiques. Cette concentration humaine est en train de changer son environnement puisque l'activité humaine est au cœur du réchauffement planétaire. Les taux d'urbanisation sont, eux aussi, en constante croissance (ils dépassent 50% depuis 2010) et particulièrement sur l'axe sud/est où le taux de croissance des mégalopoles est supérieur à 3% alors que plus de la moitié de la population vit en Asie du Sud-est.

   Trente-cinq mégalopoles concentrent aujourd'hui 10% de la population mondiale. La puissance des villes ne fait qu'augmenter, ce qui témoigne de l'attractivité de celles-ci. Elles sont dans une logique extraterritoriale par rapport aux Etats: il existe plus de rapports entre les villes elles-mêmes qu'entre les Etats, les maires ont des capacités parfois supérieures à celles des ministres et le PIB de certaines villes est supérieur à celui de certains Etats mais elles sont aussi dans une logique de compétition entre elles d'où la nécessité d'être attractives. Cela conduit Monsieur Carlos MORENO a définir le XXIème siècle comme le “siècle des villes", précédé par le “siècle des Nations” au XXème siècle qui a lui-même suivi le “siècle des Empires” au XIXème siècle.
Mais ce siècle des villes est aussi le siècle de l'informatique: tout est connecté, la communication est instantanée, c'est ce qu'il appelle la “matrice 0 du voisinage”.
On peut aussi observer une forte corrélations entre les flux ubiquitaires (de l'informatique) et urbains.

   Néanmoins, ces villes sont soumises à de sérieux problèmes métaboliques. Le problème de la pollution est un problème mondial, or si les villes n'attirent plus, il n'y a plus d'évolution puisque les activités économique et de recherche s'y concentrent souvent.
Elles connaissent aussi une situation de stress hydrique qui peut aussi être mis en relation avec les flux ubiquitaires et urbains.
   On remarque une certaine vulnérabilité des centres-villes, qui vient de l'absence de biodiversité, de la pollution... comme on a pu le voir lors de la canicule de 2003 à Paris où l'on pouvait observer une température jusqu'à 6°C supérieure dans le centre-ville par rapport à la périphérie. Et le monde va de plus en plus vers ce type de situation extrême qui entraine en outre des problèmes de dégradation des biens publiques (bornes incendies cassées causant un gaspillage de plus de 15 000L d'eau).

   Selon Monsieur Carlos MORENO, la solution résiderait dans la création, autour des citoyens, d'une démarche “d'altérité” et du développement d'une "intelligence émotionnelle" dans la citoyenneté. Pour cela, il faut “Réinventer la ville, réinventer nos vie” en créant de l'habitat “socialement inclusif” (ou à haute qualité sociétale). Il faudrait aussi que le citoyen puisse prendre possession d'un habitat qui inclut le lien social, qui ne soit pas seulement une enveloppe mais qui intègre un ensemble sociétal.
   Aucune solution technologique n'est capable à elle-seule de répondre au défi climatique, l'humain a un rôle moteur à jouer. Pour permettre la transformation sociale on a besoin de combiner des innovations sociales, technologiques et urbaines et seule un action à l'échelle mondiale peut nous donner une vision permettant de répondre à ce défi.