Jeudi 12 déc - Séance 6 "Analyse intégrée territoriale: Rétrospective et Prospectives!" - Interventions des Dr. Moussa (REEDS), Pr. Bocquet-Appel (CNRS)

L’objectif de ce projet est de retracer la trajectoire d’une société archéologique : les premiers agriculteurs néolithiques au centre de l’Europe. L’évaluation du changement climatique global et son impact sur les sociétés étaient envisagés via la mise en place d’observatoires prospectifs nationaux (ou régionaux) chargés de collecter des données environnementales, démographiques, épidémiologiques, socioéconomiques et culturelles. Cette évaluation supposait la pérennité de ces observatoires sur des durées de 5 ans à 100 ans, durées relativement longues à l'échelle d’une vie humaine mais courtes à l’échelle des temps géologiques des phénomènes environnementaux. Ces observatoires étaient donc destinés à prédire le futur. D’autres sources d’informations existaient comme celles des sociétés disparues : les trajectoires pluri-séculaires/millénaires des sociétés archéologiques. Celles-ci exprimaient des changements environnementaux sensibles, connus ou reconstructibles dont l’information provenait de la Terre. Ces sociétés étaient presque toujours agricoles, tel les Mayas (Amérique) ou la culture rubanée (Europe) néolithique. Parallèlement, ce sont créés des observatoires rétrospectifs archéologiques chargés de collecter des données et d’analyser les trajectoires socio-naturelles des sociétés archéologiques depuis leur naissance jusqu’à leur disparition. Ces observatoires permettaient de comprendre les causes de ces trajectoires révolues, à l’aide de données archéologiques (ambigües), une des tâches prioritaire de ce projet. Le premier enjeu du projet OBRESOC est de fournir un éclairage temporel long pour formuler des interrogations et des hypothèses relatives aux devenir de nos propres sociétés. Les données des sociétés archéologiques sont plus pauvres que celles des appareils statistiques des sociétés actuelles, mais couvrent des échelles de durées compatibles avec les tendances environnementales longues. Les sociétés archéologiques, aux populations très peu nombreuses, reposaient sur des systèmes économiques au fonctionnement beaucoup plus simple que les sociétés actuelles (à populations extrêmement nombreuses). L’objectif du projet est de croiser les données archéologiques avec les données environnementales correspondantes, afin d'appréhender la réactivité et le degré de résilience d’une société archéologique face aux impacts climatiques. Mais aussi de comprendre le fonctionnement d’une société archéologique, en particulier les changements de phases majeurs, assimilées à la fin d’une telle société, en injectant des scénarios hypothétiques, ou ethno-historiques contrôlés, contextualisés. De manière générale, les archéologues peuvent facilement expliquer les séquences archéologiques mais la difficulté réside dans les inter-séquences des couches archéologiques, là où les cultures finissent… Constat est fait que le monde est vaste, les foyers ne s’y sillonnent pas, par effet de compétition, mais dans un même espace, le nombre s’accroit (cf. Intervention de Mélissa ROBSON). La démarche de modélisation intégrative mise en place amènent d’autres questions : Quel était le degré de résistance à la variation environnementale de la cohésion de cette société agricole ? Le modèle OBRESOC peut-il être porter dans des universités archéologiques ?

 

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Article écrit par Andréa Dumont (Etudiante Master MEDIATION UVSQ)