7.1 Pratiques identifiées sur les successions culturales de type céréales en sec
* Le blé est la culture la plus répandue sur le bassin.
Le principal précédent du blé est le tournesol. La principale succession culturale est donc tournesol/blé ou orge.
Les doses d’azote pour le blé sont uniformes quel que soit le précédent, mais varient d’un agriculteur à l’autre dans une fourchette de 150 à 220 Unités. Les rendements moyens en blé sont de l’ordre de 65-70 quintaux pour l’ensemble du bassin versant.
Evolution des rendements moyens du blé sur le bassin de la Boutonne
Source : Chambre d’agriculture de la Charente- maritime, 2004
Environ 90% des agriculteurs adoptaient jusqu’à la fin des années 90 un fractionnement des apports du type 15 janvier/15 février/15 mars pour les céréales d’hiver. Soit, 9 années sur 10 des apports qui sont réalisés le premier au stade début tallage, le deuxième fin tallage et le troisième au stade épi 1 cm. La cause principale de ces apports très précoces est la crainte d’une sécheresse prolongée à partir du 20 février, du type de celle qui est survenue en 1997. Une des conséquences de ces apports très précoces était une surdose d’azote pour compenser le manque d’efficacité des deux apports réalisés durant le tallage. Un des objectifs de Saintonge environnement a été de retarder au maximum ces apports. Ainsi, des essais menés en Poitou Charente[1] ont montré qu’un décalage de 24 jours du premier apport en moyenne apportait :
- 3.1 qx/ha en plus;
- 0.5 point de protéines en plus;
- une meilleure valorisation de l’azote;
- une limitation des risques de lessivage.
De plus, il est reconnu que les apports réalisés sur plantes jeunes (au tallage) ne sont valorisés qu’à 50%. L’autre partie de l’azote apportée se retrouve dans le milieu, soit dans l’air par volatilisation de la partie ammoniacale, soit dans l’eau de percolation qui rejoint les nappes (rare en février), soit, plus souvent, dans le pool d’azote organique facilement minéralisable, par incorporation de l’azote non utilisé par la plante. On peut faire l’hypothèse que cette matière organique rechargée en azote peut relarguer de l’azote pendant les automnes suivants. Des essais à l’azote marqué (N15) ont montré qu’on retrouvait cet azote jusque 20 ans après son application dans les eaux de percolation.
Parallèlement, au cours des années 90, la dose d’azote moyenne montrait une surfertilisation systématique au vu des rendements réalisés. L’inadaptation des pratiques au potentiel de l’année demeure un élément problématique.
* Sur le tournesol, principal précédent du blé, la dose d’azote est la plupart du temps incorporée avant le semis : 50 U en moyenne, jusqu’à 70 U. Toutefois, tenant compte des recommandations, de plus en plus d’agriculteurs réalisent des apports en végétation. Les rendements du tournesol varient entre 15 et 25 qx/ha selon les années. Cette culture fait l'objet d'une désintensification, aussi bien au niveau des pratiques de fertilisation qu’au niveau du suivi phytosanitaire.
* Sur colza, l’apport, en double ou triple apport, avoisine généralement 180-200 U.
[1] Résultats issus de 40 essais menés sur 3 ans en Poitou-Charentes. Les modalités comparées « classique » et « décalé » ont reçu la même dose totale. Le décalage du 1er apport (modalité « décalé ») a également entraîné un décalage plus ou moins important des autres apport.