6. Pressions anthropiques: les autres activités
L'activité industrielle du bassin se limite à l'agroalimentaire, au bois et à la chimie (usine de chimie Rhodia à Melle, 450 salariés). La pression exercée sur le milieu aquatique par ces industries tient au niveau de traitement de leurs rejets et aux prélèvements qu'elles réalisent. Rhodia (Rhône-Poulenc), établissement SEVESO, a sa propre station d'épuration. La biscuiterie à St-Jean-d'Angély, reliée au réseau collectif de la ville, traite au préalable ses rejets. Les rejets dispersés des autres établissements sont peu connus ou suivis.
L'industrie du bois et la populiculture, très présente en fond de vallées, ont beaucoup souffert de la tempête de 1999. La pression sur la ressource en eau de la populiculture est encore mal connue. En revanche, d'un point de vue qualitatif, elle requiert des pratiques culturales au même titre que les autres systèmes de culture : travail du sol, drainage, fertilisation, désherbage...
En termes de prélèvements les plus grosses industries ont leur propre forage : les volumes prélevés n'excèderaient pas 3 millions de m3/an.
La consommation des communes du bassin pour l'Alimentation en Eau Potable (AEP) s'élève à environ 6.5 millions de m3/an, dont près de 4,5 proviennent des aquifères du bassin. L'amélioration des réseaux AEP, l'abandon de captages et l'importation de ressources extérieures au bassin ont fait diminuer les prélèvements sur place. Cette eau importée sert notamment à diluer les eaux brutes locales trop chargées en Nitrates. Depuis les années 90, de nombreux captages ont dû être abandonnés, en raison notamment de fortes concentrations en nitrates.
Salmoniculture sur la Boutonne et conchyliculture dans le bassin de Marennes-Oléron dépendent plus ou moins fortement de la qualité et de l'équilibre quantitatif des eaux de la Boutonne.
7 salmonicultures sont alimentées par un bief de moulin de la Boutonne. Fortement dépendantes de la qualité et de la quantité de l'eau qu'elles utilisent, elles n'en demeurent pas moins responsables de rejets chargés en matières organiques et azotées, sans traitement préalable.
De plus, l'activité conchylicole du bassin de Marennes-Oléron est dépendante pour partie de la Boutonne, de part son apport d'eau estival, qui, associé à celui de la Charente (12 fois supérieur), permet la ponte et le grossissement des huîtres et des moules.
Enfin, les activités de nature, sport et loisirs aquatiques, sont bien implantées sur la Boutonne : pêche (une dizaine d'AAPPMA[1]), canoë-kayac (parcours de randonnée, descente et slalom). Entièrement dépendantes de la rivière, elles souffrent chaque année des étiages estivaux et de la dégradation de la qualité de l'eau (eutrophisation...).
[1] Association Agréée de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique