Transporteurs

         Dans le cadre d’une approche simplifiée du cycle des négociations (lors d’un jeu de rôle par exemple), on peut établir le rôle du transporteur comme celui qui achemine granulats jusqu’aux centres de production de béton et d’enrobées ou jusqu’aux chantiers. Il intervient aussi pour transporter les déchets issus de la démolition d’infrastructures jusqu’au centre de recyclage ou jusqu’au lieu de stockage (ISDI) Son objectif est d’assurer sa rentabilité financière tout en réduisant la pollution et les nuisances sonores qu’il génère.

        Pour ce faire, il influence les négociations de manière à privilégier les transports par voies fluviales ou ferroviaires et cherche à augmenter, dans les limites de son budget, ses capacités de transport. Car même si la route permet une couverture plus fine et complète de l’approvisionnement en granulats, ce moyen de transport reste le plus polluant et le plus cher (le prix est d’autant plus élevé qu’en plus du cout variable, le transporteur doit intégrer le cout de la rupture de charge (dû à l’immobilisation de ses véhicules) à ses négociations avec les différents acteurs (fabricants de bétons et d’enrobées, démolisseur, producteurs primaires et secondaires).

 

        De manière plus concrète, l’Ile de France consomme en moyenne 30 millions de tonnes de granulats par an et grâce à l’exploitation du réseau fluvial, le transport de ce matériau très lourd ne se limite pas à la route. Car si dans le reste de la France le transport de granulats passe à 90% par voie routière ; l’Ile de France a l’avantage de pouvoir s’appuyer sur de nombreuses voies d’eau et notamment sur la Seine, qui en aval de Paris est adaptée à des gabarits de 4500 tonnes, ce qui lui permet de s’approvisionner à 26% par les voies d’eau, réduisant ainsi son utilisation des voies routières à 66% des granulats qu’elle consomme.

       Par ailleurs, les sites de transformation ont aussi utilisé à leur avantage le réseau de voies navigables, surtout dans les départements de la Petite couronne où 70% des sites sont connectés à la voie d’eau. La structure fluviale est aussi exploitée pour exporter les productions des départements de Seine-et-Marne et des Yvelines. Néanmoins, la route prédomine pour le transport de matériaux au sein d’un même département et pour exporter les granulats extraits sur des sites proches de la Petite couronne, en raison de la bonne couverture réticulaire et de la flexibilité qu’elle permet.