4. Pédologie

Enfin, du point de vue de la pédologie, les terres de groie, sensibles à la sécheresse et au lessivage, occupent une bonne partie du bassin (cf. tableau). Ce sont en général des sols très filtrants (Réserve Utile RU : 70-80 mm en moyenne) qui ne protègent pas la nappe sous-jacente. Faciles à cultiver, ils offrent un potentiel agronomique intéressant. L'hydromorphie est également assez répandue dans les fonds de vallées, souvent cultivés.

Sols dominants sur le bassin de la Boutonne charentaise (Chambre d'agriculture 17)

Source : Chambre d'Agriculture de Charente-Maritime, 2004

D'une manière générale, la principale conséquence de ces faibles réserves utiles est une limitation du potentiel des céréales à paille notamment pendant la phase de remplissage des grains. En effet, les mois de mai et juin se caractérisent par la survenue régulière de journées chaudes consécutives, qui limitent le fonctionnement de la plante. Or l'implantation et le développement des plantes ne sont pas entravés par de l'hydromorphie sur des terres filtrantes. Les agriculteurs ont donc tendance à être optimistes sur les objectifs de rendement en mars-avril sur les terres les plus superficielles, d'où des sur fertilisations régulières.

En général, les terres les plus superficielles se situent sur les crêtes qui séparent deux vallées, les terres les plus profondes au niveau des talwegs. Les marais se situent principalement en aval de Saint Jean d'Angély, en bordure de Boutonne et de Trézence. Les terres de varennes se situent à proximité des ruisseaux ou des anciens ruisseaux recalibrés.
Dans le lit majeur, populiculture et maïsiculture (culture consommatrice d'eau) dominent, au détriment des prairies qui diminuent.
Sur les sols de versants, les groies accueillent principalement la culture du blé sur le bassin moyen. Le maïs est également très présent sur les communes situées en bordure de Boutonne aval et amont et sur une partie de la Boutonne moyenne et de la Trézence.
Même si les prairies, accompagnées d'un maillage bocager, occupent 25 à 30 % de la SAU sur les groies lourdes et profondes du plateau des 3B, l'emprise des cultures céréalières est omniprésente sur le bassin, notamment dans sa partie charentaise.
Enfin, on note la présence de sols plus argileux sur le plateau mellois, augmentant l'importance des phénomènes de ruissellement superficiel.