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Stratégie énergétique au sein des territoires

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A l’heure ou l’épuisement des ressources énergétiques fossiles et fissiles est inévitable, ou le dérèglement climatique menace l’équilibre de la biosphère, ou la croissance économique est régie par les émissions de gaz à effet de serre, et la hausse des prix de l’énergie la rendant inaccessible à une partie de la population mondiale, il est important de réagir, et d’impliquer les territoires dans une politique de développement durable, par la mise en place de stratégies énergétiques axées sur les bioénergies.

Cette conférence a été animée par Monsieur Frédéric Louradour, Président développement durable à l’Observatoire de Versailles Saint Quentin (OVSQ), avec la participation des intervenants suivants :

 

  • M. Stéphan Louilat – ADEME : Schéma Régional Climat Air Energie SRCAE
  • Pr Andreas Horung – Université Aston : Birmingham vision 2026
  • Mme Brigitte Bonafoux – Directrice services aux habitants et Développement Durable : Initiatives sur la production de l’efficacité énergétique sur la ville des Mureaux
  • M. Johann Audrain – Fondaterra : Bioénergies en Ile de France
  • Mme Marie-Gabrielle Méry – Fondaterra : Rénovation énergétique des bâtiments tertiaires

 

M. Stéphan Louilat (ADEME), expose la démarche du Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAE) en Ile-de-France. Ce schéma, achevé le 20 septembre 2012, a pour but de fixer la problématique énergétique, climatique et de la qualité de l’air sur l’année 2005, ainsi que de définir les objectifs à atteindre pour 2020, 2030 et 2050. Les objectifs pour 2020 doivent impérativement respecter le plan climat national, à savoir : la réduction des consommations d’énergies de 20%, le passage du mixe énergétique à 23% en énergies renouvelables, et la réduction des gaz à effet de serre de 20%.

Ce document est un outil incitatif, et non descriptif, à destination des territoires, exposant plusieurs études sur divers sujets, qui aident les collectivités à élaborer leur propre plan climat-énergie. Certaines de ces études se portent sur les énergies renouvelables, notamment sur la géothermie, la biomasse, le réseau de chaleur et les besoins en énergie des bâtiments existants. Le but étant de définir s’il y a un potentiel local à exploiter ces nouvelles énergies, d’effectuer un arbre de choix géo-localisés des énergies renouvelables pour les territoires afin de favoriser le développement d’une énergie au lieu d’une autre, mais également d’identifier, sur un territoire, les zones les plus consommatrices d’énergies afin de savoir où seront les besoins énergétiques pour les années à venir.

 

La ville des Mureaux, située à l’ouest de Paris, a mis en place plusieurs initiatives sur la production de l’efficacité énergétique. Mme Brigitte Bonafoux, Directrice services aux habitants et développement durable, explique l’implication de la ville en faveur de l’environnement, notamment par la mise en place d’un plan d’action de réduction des 3x20, dont la réduction de 20% de la consommation de l’énergie, de 20% des émissions de gaz à effet de serre, et l’augmentation de l’utilisation des énergies renouvelables de 20%. Ce plan s’est traduit par la réalisation d’un bilan carbone du territoire, la mise en place d’une chaufferie biomasse sur le site les musiciens et d’une pompe à chaleur au sein de la mairie, ainsi que l’installation du système SINOVIA pour l’éclairage public dans les quartiers de rénovation. Ce système permet de piloter à distance l’intensité des lumières, et d’effectuer près de 40% d’économies sur la facture énergétique de la ville. Plusieurs actions de sensibilisation ont été lancées par le biais du kiosque info-énergie qui a été créé en partenariat avec l’association énergie solidaire, ainsi que la plateforme efficacité énergétique lancée avec l’association seine aval, qui a pour but de former les étudiants d’un CAP à un Bac+5 sur les éco-quartiers, l’éco mobilité, l’efficacité énergétique des bâtiments et les bâtiments intelligents.

 

Toujours dans le but d’améliorer l’efficacité énergétique des territoires, le projet CIRePaT a été lancé, et mené par deux équipes : l’équipe Fondaterra, et l’équipe de REEDS. Son principe, explique Mme Marie-Gabrielle Méry (Fondaterra), est d’identifier avec l’ensemble des acteurs du territoire, quels sont les outils qui doivent être mis en place par une collectivité pour favoriser et mobiliser les acteurs du territoire afin d’entamer des rénovations qui s’inscrivent dans la démarche d’amélioration de l’efficacité énergétique. Pour cela il est impératif de comprendre les critères de choix des bâtiments des entreprises locatives, qui sont le rapport qualité-prix, qualité du cadre de vie et de travail, les questions d’accessibilités et de situation géographique sur le territoire. En prenant en compte les attentes des différents acteurs, il en ressort ainsi des leviers prioritaires tels que : les leviers d’urbanisme, les actions pédagogiques et de conseils, le renforcement des offres de services, et l’émergence d’une intelligence collective.

 

Sur l’Ile-de-France, plusieurs projets de méthanisation ont vu le jour, explique M. Johann Audrain (Fondaterra). La méthanisation étant un processus naturel de digestion anaérobie de la biomasse insérée dans un digesteur, ce qui permet d’obtenir du biogaz dont 50% est composé de méthane, ainsi qu’un digestat, utilisés respectivement pour produire de l’énergie électrique et/ou thermique (la cogénération), et pour substituer l’engrais utilisé dans les terrains agricoles. Parmi ces projets de méthanisation :

 

Le projet EQUIMETH pour la production d’électricité, dont la biomasse utilisée est issue de l’activité équestre (fumiers, équins…),où l’on retrouve des déchets industriels, verts, agro alimentaires…soumis à de très fortes températures dans un digesteur d’une capacité de 2500m3. L’ensemble du biogaz obtenu est injecté dans le réseau de gaz naturel.

 

Le projet méthanisation des déchets ménagers à la Varenne-Jarcy dans l’Essonne, mis en service en 2003. Le site se compose de trois digesteurs d’une capacité de 2000m3, dont les entrants sont des ordures ménagères résiduelles, et des biodéchets. Le biogaz obtenu est valorisé en cogénération, dont l’électricité générée est vendue à ERDF, et l’énergie thermique est valorisée sur site. Le digestat est mélangé aux biodéchets des entrants afin d’avoir un compost qui correspond aux normes en vigueur de façon à être vendu aux agriculteurs et aux habitants.

 

La création d’un projet de méthanisation à la ferme de la Tremblaye, située à l’ouest de Paris, pour créer de l’électricité à partir de fumier, de graisses, lactosérum de fromagerie, biodéchets et ensilages de cultures dérobées. Ce projet est en cours de réalisation, et possède deux digesteurs d’une capacité de 1500m3. Un million de mètres cubes de biogaz sont obtenus et valorisés en cogénération dont l’énergie électrique est vendue en quasi-totalité à ERDF et la partie restante est réutilisée dans l’unité de cogénération, quand à l’énergie thermique, elle est réutilisée directement sur site.

 

Finalement, le Professeur Andreas Hortnung (Université d’Aston - Royaume-Unis), expose la « Birmingham Vision 2026 ». Cette vision de la ville de Birmingham est de devenir la première ville durable au monde, une ville bas carbone. L’un des objectifs de ce projet est de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 60% d’ici 2026.

Dans ce cadre, 15 unités de production d’électricité par pyrolyse ont été mise en place, et qui répondent aux besoins globaux de la ville. L’avantage de ce système étant de valoriser la biomasse et les déchets plastiques/polymères (PEHD, PP, PEBD et autres plastiques mélangés) en combustibles, proches du diesel ordinaire.

Toujours dans le souci de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, la ville s’est penchée sur la production d’hydrogène à partir de la biomasse pour fournir de l’énergie. Or un kiligramme d’hydrogène permet de traverser 250 km. Cela constitue une solution très intéressante et compétitive. Mais pour l’investissement, plusieurs partenariats doivent être effectués avec les universités et les centres de valorisation des bioénergies, pour le développement et la réalisation du projet.

 

En conclusion de cette session, l’exploitation des énergies renouvelables devient indispensable pour subvenir à nos besoins et réduire par la même occasion l’impact de notre activité sur l’environnement. Afin d’éviter l’épuisement des ressources fossiles et fissiles, l’utilisation des bioénergies comme combustible pour subvenir à nos besoins, constitue une alternative très intéressante, et résout en partie la problématique de traitement des déchets d’activités économiques sur les territoires. Quant à la géothermie, elle constitue un énorme potentiel pour les réseaux de chauffage à moindre coût en termes d’émission de gaz à effet de serre.

 

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Article écrit par Nadine Chaya – étudiante en Master 2 « Médiation des connaissances environnementales » à l’UVSQ.

 

updated date
06/12/2012