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L’innovation à partir des gares

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Le transport durable est au cœur du développement soutenable de nos sociétés. La mobilité, qu’elle soit quotidienne dans les espaces de bassin de vie, ou qu’elle concerne un territoire régional ou national tend à se développer, développement qui entraîne des impacts environnementaux et sociaux, ce que l’on doit pouvoir maîtriser, encore plus avec la raréfaction de la ressource pétrole et l’augmentation de son coût.

Le continuum des transports dans la ville de demain

La présentation de la SNCF, représentée par Alain Adrianssens, chef du pôle environnement et directeur adjoint développement durable, sur ce qu’est une gare du futur met l’accent sur la multi modalité, soit la diversification des transports tout au long du trajet emprunté par un citoyen de la porte de son domicile à son lieu de travail. Ce « porte à porte » doit être assuré par des transports de plus en plus propres comme les motos et voitures électriques évoquées lors de la présentation. La réflexion se porte sur une autre manière de voyager, et semble prendre conscience de la nécessité de faire des gares le cœur de la ville durable. Ainsi, ce continuum dont nous parlons et qui, bien que coûteux à assurer, semble indispensable car les trains ne constituent pas l’ensemble des trajets quotidiens. En outre, il faut des gares avec de plus en plus de services, la seule fonction d’une gare ne pouvant plus être de « prendre le train » ; ce qui suppose aussi de les rendre attractives, notamment face à des conditions climatiques extrêmes. Car l’idée de continuum fonctionne tout au long du trajet quotidien mais aussi tout au long de l’année. Pour que cette continuité dans l’utilisation des transports existe, il faut alors s’interroger sur l’adaptabilité des infrastructures que ce soit les trains ou la gare en elle-même avec sa reconversion en un lieu de vie et non plus seulement de passage, sur les systèmes d’échanges, à la fois entre modes de transports mais aussi entre acteurs, et enfin développer une véritable plate-forme multimodale en arrière-plan de la gare ferroviaire.

 « Modéliser la gare comme smart grid », le cas de la gare Versailles-chantiers

L’intérêt de cette conférence est que les acteurs présents nous présentent un cas d’étude concret à partir duquel on recherche à modéliser ce qu’on appelle un smartgrid, soit un réseau de distribution électrique « intelligent », à l’échelle d’une gare. Pour se faire, de nombreuses étapes d’études sont mises en place. La première est la phase de mesures, avec 110 capteurs placés dans la gare mesurant la consommation électrique, thermique, en gaz, la luminosité, l’humidité… tout en réfléchissant à un nouvel outil de mesure énergétique, ce qui pourrait être développé dans une future conférence. Puis vient la phase de modélisation, prise en charge par GDF-SUEZ, représentée par Joëlle Gitton, coordinatrice recherche & innovation,  qui nous explique l’intérêt de tester les modèles énergétiques afin de trouver les meilleurs moyens d’améliorer les consommations énergétiques. Un exemple qui nous a semblé pertinent est celui des mesures thermiques, avec l’utilisation de la méthode des connaissances, qui utilise toutes les données possibles patrimoniales, sur le bâti, sur l’orientation des bâtiments, les données météorologiques ou les encore flux humains. Ce qui  ressort du test de ce modèle est que 40% du temps l’énergie mise à disposition n’est pas utilisée dans le contexte de la gare de Versailles-Chantiers ; d’où la nécessité de repenser les modes de consommation. Puis vient la phase de l’anticipation avec la construction de scénarios, présentés par Alstom et son représentant, Guillaume Foggia, dont l’idée principale que nous retiendrons est l’importance de la mutualisation des connaissances entre plusieurs bâtiments et plusieurs gares à l’échelle régionale ou nationale.

Les gares, des lieux de vie avant tout

L’originalité de cette présentation a été de voir les différents travaux, de cerner qui pense la gare de demain et avec quels outils. Cependant, il manquait à cette présentation l’idée d’intégration de la gare dans un espace local, avec une portée sociale qui demanderait un partenariat élargit aux usagers. Ce manque est comblé avec l’intervention d’Amélie Coubault Lazarini,  chercheur à l’UVSQ et membre de la chaire econoving. Sa présentation reprend la dimension humaine en apportant à ce travail de recherche l’aide des sciences humaines et orales. Ainsi, pour le cas de la gare Versailles-Chantiers, des entretiens semi-directifs et des questionnaires ont été effectués, dans une volonté de toucher le plus d’acteurs possibles pour créer une interface entre la dimension technique d’un projet tel qu’une gare durable, et la dimension sociale de ce même projet.

 

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Article écrit par Marine Conavese et Agnes Cliff – étudiants en Master 2 « Médiation des connaissances environnementales » à l’UVSQ.

updated date
21/11/2012