Durant la décennie 90, aussi bien l’impact de la politique d’utilisation rationnelle de l’énergie, la baisse structurelle de l’intensité énergétique de l’économie tunisienne, le doublement du gazoduc Algéro-Italien, ou encore l’entrée en exploitation du gisement de gaz de Miskar, n’ont pu empêcher l’enregistrement du déficit dans le paysage énergétique tunisien. En effet, la consommation d’énergie en Tunisie a progressivement entamé un processus de découplage par rapport à la croissance économique. L’objectif, aujourd'hui, est  d’assister à une convergence entre les exigences d'un développement économique et social équilibré du pays et une nécessité de la protection de l'environnement  (préservation des ressources naturelles, limitation des risques technologiques, réduction des pollutions locales et des déchets, lutte contre le changement climatique). C’est pour ces motifs que l'on parle aujourd’hui du développement durable, notion qui a pris une ampleur particulièrement importante, sur la scène internationale, depuis le Sommet de la terre à Rio de 1992. En effet, une prise de conscience est en cours pour tendre vers « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs » (Rapport Brundtland, 1987).

En utilisant la cointégration avec changements structurels comme outils de modélisation économétrique, ce travail de recherche vise, d'une part, à prévoir la consommation d’énergie à long terme en fonction de la croissance économique et de l’évolution du prix de pétrole tout en prenant en considération les changements de structure qui ont affecté l’activité économique durant la période 1971-2009 et, d'un autre part, à estimer des élasticités des émissions  en CO2  par  rapport  à  l’intensité  énergétique  de  l’économie,  du  contenu  en  gaz  à  effet  de  serre  de l’énergie,  de  la  production  par  salarié  et  de  la  population  active  sur  la  période  1971- 2009.

Mots clés : Consommation d’énergie, croissance économique, intensité énergétique, Emissions  de  CO2, intensité  carbone,   prix de pétrole, cointégration avec changements structurels.

Contacts: Hanène BETTAIEB (hanene.bettaieb@uvsq.fr)