Extraire la valeur de l'utilisation du bien

L’économie de fonctionnalité est apparue à la fin des années 80, à partir des travaux de O. Giarini et W. Stahel (1989). Elle consiste à dissocier l’augmentation de la richesse d’une augmentation de la production. On passe alors d’une production et une vente d’objets neufs à la fourniture d’une prestation d’un service de qualité. La logique productiviste est profondément remise en cause et laisse place à une logique systémique, où il s’agit de déterminer la fonction dont on a besoin, par exemple la fonction transport. Dès lors, l’acheteur/consommateur devient utilisateur, ce dernier ne possède pas le bien mais paie seulement le service. L’entreprise qui reste propriétaire du bien doit renoncer à toute tentative d’obsolescence programmée qui incite à un renouvellement rapide des biens pour développer une véritable stratégie de durabilité. Dès leur conception, les produits doivent être construits pour durer longtemps en insistant sur des efforts en matières de moindre consommation de ressources et de matériaux. De plus, la mise en place d’un véritable système d’entretien doit permettre d’augmenter leur durée d’utilisation.

Cependant, pour permettre la réussite de ces nouveaux modèles qui mettent en avant l’utilisation d’un bien plutôt que sa vente, il est primordial de prendre en considération les effets sociaux et culturels induits pour les personnes. Un tel changement constitue une remise en cause profonde des droits de propriété et interpelle la satisfaction des besoins, souvent basée sur la dimension émotionnelle accordée au produit (J. Van Niel, 2007 et D. Bourg, 2008). Cette économie de service incite par ailleurs à repenser les rapports de force entre acteurs économiques.

Construction d'un modèle RSE, appliqué à l'économie de service

L'objet de nos travaux est de construire un modèle de type "Responsabilité Sociale des Entreprises", afin de repenser la création de valeur et de richesse dans une économie de service en lien avec les territoires. La mise en place prochaine d'un croisement entre approche top down/bottom up permettra de justifier la construction d'indicateurs sociétaux. Il s'agira de développer une application plus spécifique à travers l'entreprise Continental de Rambouillet en lien avec le territoire du Sud des Yvelines.

Cette thèse est réalisée dans le cadre de la chaire industrielle Continental (High Tech Low Cost), en partenariat avec la fondation Fondaterra.

Contactez,

Benoît Mougenot

Directrice de thèse : Sylvie Faucheux