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Une Empreinte Écologique pour le Parc Naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse
DETAILS
Une Empreinte Écologique pour quoi faire
Les Parcs naturels régionaux ont comme vocation la préservation des richesses naturelles et culturelles remarquables qui doivent coexister avec un développement socio-économique durable. Nous sommes là en présence d’un enjeu majeur de notre société : permettre la présence des activités économiques sans que ces dernières détériorent l’environnement.
Il est donc important que le Parc se dote d’un outil permettant
- de comprendre comment activités économiques et environnement interagissent entre eux.
- d’évaluer les impacts des activités présentes sur son territoire
- d’évaluer les actions qu’il a menées
- d’évaluer l’état de l’environnement du territoire dans son ensemble
La notion d’empreinte Écologique, en tant qu’outil permettant d’évaluer la pression exercée par les activités humaines sur l’environnement, semble pouvoir répondre aux trois premières exigences. Elle devra être complétée par des outils permettant d’évaluer le potentiel de l’environnement en tant que fournisseur de services (matière première, régulation etc..) afin de pouvoir répondre à la dernière exigence.
C’est ainsi qu’un partenariat a été créé entre le PNR HVC et le laboratoire REEDS de l’Université de Versailles Saint-Quentin afin d’initier un programme de recherche sur ce sujet. Cela a été possible grâce à la convention CIFRE (Convention Industrielle de Formation par la recherche) qui cofinance ces travaux.
Naissance du concept et définition
La première fois que l’on entend parler d’Empreinte Écologique c’est en 1992, dans la période du Sommet de la Terre de Rio, lors de la publication d’un article « Ecological Footprints and Appropriated Carrying Capacity: What Urban Economics Leaves Out » par William Rees de l’Université de la Colombie-Britannique. Ce concept sera développé par Mathis Wackernagel dans le cadre d’un doctorat de recherche.
En 2003 ce dernier fondera l’ONG Global Footprint Network qui depuis est en charge de calculer les Empreintes Écologiques des Nations qui sont ensuite publiés par le WWF dans son rapport Planète Vivante.
Le GFN dit de l’Empreinte Écologique qu’«elle estime la surface minimale de terres et d’eaux dont une population humaine utilisant les technologies existantes a besoin pour produire les ressources qu’elle consomme et assimiler les déchets qu’elle produit. »[1]
Nous voyons bien là que l’Empreinte Écologique est une estimation de la pression que l’homme exerce sur l’Environnement. Ce qui a représenté la force de l’Empreinte Écologique et sa réussite en termes de communications est avoir exprimé cette pression en nombre de terres, planètes. Pour ce faire le GFN estime chaque année, en même temps que l’empreinte Écologique, la Bio capacité de la terre. C'est-à-dire la capacité de la terre à produire et fournir de la biomasse exprimée elle aussi en surface. Une fois la bio capacité déterminé Wackernagel a utilisé la bio capacité de la planète comme unité de mesure de l’Empreinte Écologique.
Si en termes de communication cela donne un indicateur très facile à comprendre par le grand public, il ne reste pas moins source de malentendus. En effet, grand nombre de personnes à l’heure actuelle parlent d’Empreinte Écologique en pensant à une différence entre bio capacité et Empreinte Écologique alors que
- L’empreinte Écologique correspond uniquement au passif, c'est-à-dire à la pression exercée par les activités économiques sur l’environnement
- La bio capacité correspond à la capacité de la terre à produire et fournir de la biomasse
- Le solde écologique correspond à la différence entre la bio capacité et l’Empreinte Écologique.
Calcul de l’Empreinte Ecologique
L’Empreinte Écologique est donc la pression exercée par les activités économiques (l’homme) sur l’environnement. Or il existe une littérature importante et un certain nombre de méthodes qui permettent d’évaluer cette pression avec des unités de mesures différentes. Si le GFN se concentre sur la surface pour pouvoir in fine démontrer que la surface de la terre ne suffit pas à satisfaire nos besoins de consommations actuels il y a des méthodes qui permettent d’évaluer l’impact des activités économiques dans la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Cette dernière approche est actuellement amplement développée en rapport aux problématiques actuelles de changement climatique.
Les méthodologies recensées peuvent se regrouper en trois catégories en fonction de l’approche proposée :
Approche Top-down :
Concerne les méthodologies utilisant comme source pour leurs calculs des données statistiques internationales ou nationales (FAO, Tableaux Entrée Sortie…)
Nous trouvons dans cette typologie d’approche la méthode du GFN ainsi que les méthodes basées sur les tableaux entrées/sortie.
Approche Bottom-Up:
Concerne les méthodologies utilisant comme source pour leurs calculs des données locales (nb de logements, nb de voitures etc...)
Nous trouvons dans cette typologie d’approche la méthode du bilan Carbone® de l’ADEME
Approche Mixte:
Concerne les méthodologies utilisant comme source pour leurs calculs des données statistiques nationale ou des données locales en fonction de la pression analysée et des données disponibles.
Une nouvelle approche spécifique au laboratoire est en train de voir le jour qui porte sur vision de la problématique par cycles – cycles du carbone, de l’énergie, de l’eau… Cette dernière est à ses débuts et doit prendre forme pendant cette deuxième année de thèse.
Après avoir identifié, analysé et compris ces méthodes, il nous reste à les appliquer, autant que possible, sur le territoire. De ce fait, nous sommes amenés à identifier les indicateurs indispensables et à vérifier leur existence et disponibilité sur le territoire du PNR HVC afin de permettre leur utilisation. Ce travail sera complété par une recherche des informations supplémentaires disponibles sur le PNR au vu de parfaire notre connaissance du PNR et d’obtenir des nouveaux éléments de réflexion quant à l’interaction entre activités économiques et environnement ainsi quant à l’état de l’environnement lui-même.
À cette pression sera ensuite comparée la capacité de l’environnement du Parc à fournir des services écologiques et nous pourrons ainsi estimer le solde écologique et déterminer quels sont les leviers sur lesquels il est possible d’agir afin d’améliorer ce solde – soit en diminuant le passif, soit en augmentant l’actif soit les deux à la fois.