Participation Principle:
La question de la participation est essentielle à Madagascar dont la culture d'écoutation est importante et incontournable. Cette participation s'établit à trois niveaux:
1. Le dialogue des populations locales avec QMM: La perte de confiance entre les populations locales et QMM s'explique principalement par le sentiment ressenti par les populations locales d'être pillé, d'être contraint à un changement non souhaité imposé par QMM et les autorités malgaches, et d'arrogance de QMM qui impose son mode de fonctionnement alors que QMM profite des richesses du pays. Ce sentiment est celui d'être considéré comme des indigènes et non comme des partenaires dans le développement d'un projet industriel. Peu de transparence existe quant aux impacts réels sur le territoire et aux évolutions du projet minier de QMM.
2. Le dialogue des populations locales avec les autorités locales, régionales et nationales: Les populations locales ne se retrouvent pas dans les choix imposés par l'Etat malgache, dont ils affirment en être l'essence. L'Etat bafoue le droit coutumier qui nécessite l'accord des populations locales. Les droits ne sont pas écrits, ils sont transmis de générations en générations. Le dialogue est nécessaire pour avoir un accord de la population locale pour la transmission des terres. De plus, les populations locales ne sont pas reconnues comme des partenaires sur les choix qui sont à effectuer, mais comme des indigènes. Lors des manifestations, c'est l'Etat malgache qui fait intervenir les force de l'ordre contre la population locale et pour protéger les investissements de QMM. Tout comme le bornage par l'Etat des terres susceptibles d'être dédiées à l'exploitation minière, ceci est vécue symboliquement comme un acte de domination et pour soumettre les populations (comme pendant la période de colonisation, en les décourageant de manifester).
3. Le dialogue entre les pays et la multinationale: La force de frappe de la multinationale est important et Madagascar se sent bien démuni et n'a pas les moyens de faire face à ce type de projet. Ces groupes multinationaux participent activement à freiner une volonté de transparence des systèmes d'exploitation minière au niveau européen et de l'OCDE. De plus, es moyens financiers mobilisés, qui proviennent de pays démocratiques, ne font que renforcer la puissance du groupe multinationale et dont les actions vont fortement impacter l'environnement et le mode de vie des populations locales.
Economic Distribution Principle:
La distribution économique est perçue positivement à travers les impacts directement visible comme la construction du port et des routes jusqu'au port qui ont créés des emplois temporaires dans la région. Mais les implications de ce développement de mine et d'infrastructures sont nombreuses:
- Les impacts négatifs sont à considérés sur le long termes (inflation, emplois peu disponibles pour la population locale, dégradation de l'image de marque de la région) alors que les impacts positifs de l'exploitation de l'Ilménite au niveau local sont de court terme (compensation, emplois dans chantiers de constructions d'infrastructures...).
- Peu d'équité de la part de QMM dans la redistribution économique. La recherche est clairement l'optimisation des bénéfices tout au long de la chaîne de valeur (Plus de 50% commerce international est intragroupe), dont les malgaches ne bénéficieront que de très peu (025% de la richesse créé revenant à Madagascar).
- Ségrégation des populations travaillant pour QMM par rapport aux populations locales entrainant une non intégration des populations migrantes et des impacts sociaux forts (prostitution et petite criminalité,...)
- La probité de l'Etat malgache est en question: niveau de redevance très faible (en proportion, moins d'un citoyen malgache), leur distribution entre les différents niveaux de l'Etat est totalement inéquitable voire absente,
- Peu de réciprocité de QMM : QMM bénéficie de la richesse du pays, mais l'inverse de l'est pas, d'où le sentiment fort d'un pillage du pays et l'incapacité du pays de développer des politiques économiques, sociales et environnementales pour accompagner la dynamique de l'activité de QMM. En définitive, aucune valorisation de la ressource naturelle n'est faite à Madagascar, d'où un retour économique et social très faible mais des conséquences négatives majeures en termes économiques, environnementales, sociales et institutionnelles.
Ecological Distribution Principle:
La distribution écologique est perçue de deux manières. La première est en termes de dégradation du milieu naturelle et des pertes d'opportunité liées à la dégradation, parfois irréversible, des services écosystémiques -- notamment la perte de potentiel agricole, de pêche).
La seconde manière est plus stratégique, celle de l'accaparement réel et irréversible de la terre (en étendant les activités d'exploitation, tout en communiquant sur une bonne gestion écologique des sites.
Subsistence Principle:
La question de la subsistance est traitée en termes des moyens nécessaires à la population locale (communauté de subsistance) pour vivre. Il s'agit de l'accès à la terre (que ce sont en termes d'expulsion ou d'achat de nouvelles terres) et aux ressources naturelles (accès aux Mahampy, Niveau de la pêche de poissons de rivière et de mer, vente de la viande, des poissons,...). La dégradation de conditions de vie engendre une paupérisation et un affaiblissement de la population (notamment en termes sanitaires). Le sentiment que QMM est plus largement bénéficiaire de l'aide de l'Etat (protection de l'investissement) qu'eux mêmes (notamment en termes d'accès aux soins) rend la situation d'autant plus inacceptable.