13. Caractérisation de l’état de la ressource d’un point de vue quantitatif

D'après l'état des lieux réalisé en 2005 par l'Agence de l'eau Adour Garonne, la Boutonne est une rivière « très déficitaire ». Les prélèvements dans les masses d'eau souterraines du bassin, essentiellement agricoles, sont parmi les plus importants de tout le district Adour-Garonne. Ainsi l'évaluation quantitative du risque NABE des eaux souterraines place la Boutonne en zone de doute quant à l'atteinte du bon état en 2015. D'un point de vue global (qualitatif et quantitatif), la moitié du cours superficiel de la Boutonne est classée en RNABE, tandis que les eaux souterraines du bassin sont en zone RNABE fort.

D'un point de vue quantitatif, la sévérité des étiages est devenue un élément préoccupant sur le bassin de la Boutonne.
Le débit naturel d'étiage de la Boutonne au Vert est de 1m3/s. Le DOE est fixé dans le SDAGE Adour Garonne à 0.8 m3/s, le DCR à 0.4 m3/s. Entre juin et septembre, ils sont quotidiennement dépassés (notion de débit minimum quotidien).
La Boutonne moyenne et aval connaissent régulièrement des débits nuls. La partie amont, alimentée par les nombreuses sources du Mellois, passe mieux la période d'étiage.

Depuis 1987, on note une aggravation des étiages, devenant de plus en plus longs et inférieurs au DCR, pouvant se prolonger jusqu'à la fin de l'automne. Chaque année les affluents de la Boutonne sont les premiers à souffrir d'assecs et de ruptures d'écoulement. Si 1994, 1997 ou 2001 ont été moins critiques, DOE et DCR sont régulièrement dépassés depuis la fin des années 80 (Figure ci contre) 2003 fut catastrophique.

Notons que quand le DOE est atteint au Vert (1er niveau d'alerte des arrêtés préfectoraux), les affluents rive gauche à l'aval sont déjà « à sec » depuis 15 jours. En effet, les écoulements souterrains se dirigent tous vers le cours principal de la Boutonne au détriment des affluents.
Les étiages de 1970 à 1999 (source CLE, 2001)

Nous avons déjà évoqué la forte relation nappes libres/rivière. Si les nappes se rechargent bien en hiver, la vidange est d'autant plus rapide que les précipitations sont faibles. La nappe d'accompagnement de la Boutonne atteint des niveaux piézométriques trop bas en période d'étiage pour jouer un rôle de soutien des débits.
Depuis plusieurs années, la nappe captive de l'infra-Toarcien, dépendant du Dogger par drainance et soumise à des prélèvements intensifs, voit son niveau piézométrique baisser malgré les recharges.

Cette aggravation des étiages et la tendance à la baisse des niveaux piézométriques coïncide avec le fort développement de l'irrigation sur le bassin. La nappe d'accompagnement fournit à elle seule 60% des capacités de prélèvement du bassin.

Etiages

Les étiages de 1970 à 1999 (source CLE, 2001)